L'utilisation du terme "diaspora" s'est considérablement élargie au cours des dernières décennies. Désignant initialement l'exil forcé pour des raisons politiques, économiques, sociales et culturelles, il est aujourd'hui relativement banalisé et il suffit d'entretenir un lien, au moins symbolique, avec un pays d'origine et un ensemble de populations dispersées qui en sont issues pour se proclamer membre d'une diaspora et, par ricochet, assumer une identité qui renvoie volens nolens à ses origines. Sur le plan artistique, ces liens conscients ou inconscients, ces généalogies artistiques sont indéniablement des sources d'enrichissement, tant symbolique que métaphorique.

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Quoi qu'ils fassent, les artistes exprimeront, tant au niveau du vocabulaire formel qu'au niveau conceptuel, des œuvres ou des détails qui nous ramènent à ces liens. Comme le dit si bien le sociologue et chercheur britannique Paul Gilroy (1993), "les racines ont cédé la place aux itinéraires". Les personnes déplacées ont des choses à nous apprendre", dit l'écrivain américain Philip Roth. Et c'est pour ces raisons que j'ai choisi ces artistes et ces œuvres pour montrer et démontrer la puissance et la diversité des approches, mais aussi pour saisir les effets de dispersion, d'éparpillement, de frontières, d'origine et de retour, d'insider et d'outsider qui correspondent à des réalités et à des expériences vécues qui offrent un éventail emblématique.