Ami
Barak

Ana Adam - Quel est le fil oublié qui me lie à moi-même ?
curateur Ami Barak, en partenariat avec Jecza Gallery Timișoara

ICR/RKI BERLIN - Reinhardtstraße 14, 10117 Berlin 15 septembre-19 novembre 2023

I go to the end of the world - Ana Adam, 2023, (65x142cm)

Cette exposition est une introduction au travail et à l'univers d'Ana Adam et rassemble des œuvres des cinq dernières années de production. Durant cette période, l'artiste n'a cessé de se réinventer, développant un univers basé sur la recherche de mythes originels, son rapport au visible et sa manière d'exprimer l'empreinte du corps et sa place dans la nature. L'exposition vise ainsi à mettre en lumière la pertinence d'une œuvre contemporaine, dont les coefficients sont à la fois politiques et vibrants.Ana Adam est unique dans ses choix, et les sujets qu'elle aborde tendent à être universels. Éros, dans sa version féminine, la guide comme le catalyseur de son activité et le levier de sa liberté. Plus que de simples symboles du désir, la puissance de ses traits sert à sublimer des aspirations toujours cachées dans la vie réelle. L'artiste opère avec des notions telles que la féminité, le pouvoir, la fragilité, l'apparence, la métamorphose, dans un geste anhistorique. Elle met en scène les mythes d'une féminité blessée, perdue, puis retrouvée et renforcée. Les plantes, les champignons et les animaux servent de guides, et le rôle et le destin des sorcières sont complètement réhabilités. De ces révélations, on peut tirer une infinité de détails. 

Quel est le fil oublié qui me lie à moi-même ? met en évidence la relation entre la féminité introspective de l'artiste et l'art en tant que véhicule de ce voyage intérieur. Le fil d'un côté et la ligne virtuelle du dessin de l'autre sont les fils d'Ariane de la mythologie qui mènent hors du labyrinthe ancestral de la société qui a miné le féminin. L'artiste dessine et coud des contes de fées visuels, invente des méthodes et des points de vue. Les histoires traitent du pouvoir, de sa reconnaissance, de sa force de récupération et de la prise en charge de cette force intérieure qui fonctionne comme un exergue par lequel elle tente de capter l'émotion pour en disposer et la faire apparaître à sa guise. Outre les dessins à l'encre, elle réalise également des dessins cousus, résultat d'un tissage informel de fils dans du tissu ou du papier, qui constituent une autre façon d'aborder le dessin.L'art d'Anna Adam témoigne d'une réalité transfigurée, à la fois fictive et enracinée, à laquelle elle donne un sens. L'artiste qui vit et travaille à Timișoara est sans aucun doute une révélation et pour cette raison, sa promotion est plus qu'un devoir, un impératif.