Pusha Petrov est photographe, mais son approche ne se limite pas strictement à l'image. Elle produit et crée des œuvres qui dépassent de loin le geste physique du déclencheur.
Sa première exposition personnelle à la galerie Jecza, Timişoara sera un aperçu de son intense activité ces dernières années, y compris deux nouvelles créations. Ses recherches suivent un cheminement de l'objet à l'individu et se révèlent à travers des séries photographiques, comme l'affirme l'artiste elle-même, elles révèlent une identité qui se cache derrière ce que nous percevons dans un premier regard. Faisant partie d'une communauté de Bulgares du Banat, l'attention de l'artiste est focalisée sur l'idée d'appartenance et la question identitaire est abordée dans son sens large, mettant en évidence une attirance faite pour les singularités culturelles. Ce qui est le plus important, c'est la portée de la découverte qu'elle offre. Venant d'une petite communauté, elle est l'une des rares à connaître les enjeux. Mais en les dévoilant plus largement, elle se démarque davantage car elle nous donne le sentiment de partager pour le plus grand bien. Comme le déclare l'artiste elle-même, je cite: "Je m'intéresse à la fois aux détails et aux gestes de la vie quotidienne et aux attitudes qui continuent de marquer et de préserver l'unicité de chacun. Derrière les accumulations et la diversité des objets fabriqués et soigneusement collectés, l'individu est à la fois absent et présent, paradoxe de notre modernité.”

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(des)coase ((un)stich), 2019

Pusha Petrov a réussi à se faire accepter dans l'intimité des salons de coiffure africains à Paris et a réfléchi aux multiples fonctions sociales et communautaires comme témoignage d'affirmation collective. Les cheveux sont de la plus haute importance pour les Africains car ils permettent d'être acceptés par les autres. Pour arriver à leur forme finale, les nattes et les tresses sont attachées avec des fils qui sont ensuite retirés. Pour ces fils qui figurent dans cette série, elle a demandé à d’autres artistes de choisir une couleur et d’intervenir chacun à son tour. L'artiste les a laissés tels quels, en tant qu'apport analytique personnel.

À PROPOS DE L'ARTISTE :

Actuellement l'artiste vit et travaille entre Paris et Timisoara et a été l'une des révélations, je dirais majeure de la Biennale Art Rencontres Life: manuel d'utilisation en 2017 dont j'ai eu l'opportunité d'être l'un des co-commissaires. Depuis, elle a participé à la Biennale de photographie de Daegu (2018) en Corée du Sud, The Brick, La Brique, Caramida à la Kunsthalle Mulhouse (2019) et récemment à la Causal Loop, au Curated_by Festival à la Charim Gallery Vienna (2019) .