Biennale de Montréal 2017 / De quoi l’image est-elle le nom ?
7 septembre-15 octobre 2017
L’image fixe ou animée est devenue, avec l’essor des nouvelles technologies, omniprésente dans la vie quotidienne. Les prises de vue ont envahi le web et les réseaux sociaux, autant de nouveaux médias qui ont donné à la photographie une incroyable ubiquité et une place de choix dans les pratiques de tout un chacun.
En effet, l’image photographique – initialement censée « reproduire les détails les plus précis de la réalité », puis utilisée comme témoin de son époque, des personnalités qui y vivent, témoin de l’évènement enregistré – est au besoin recomposée. Elle est devenue si puissante qu’elle oblitère l’univers de la nature et de l’art et que tout devient du « déjà vu ». Ce document du quotidien est-il pour autant marqueur de réalité ? Une image est-elle la capture objective du monde à un instant T ? Est-elle un symbole ou un symptôme dans la culture contemporaine ? Ses caractéristiques techniques et chimiques offrent à l’artiste aussi bien qu’au scientifique une gamme immense de possibilités : elles permettent même de fabriquer des images qui n’existent pas dans notre réalité en trois dimensions.
Pour Le Mois de la Photo à Montréal 2017, je propose d’explorer la notion de pièce à conviction photographique sous ses aspects les plus variés. Si la caméra voit mieux que l’œil, c’est l’artiste qui, en dernier ressort, imprime à l’image du monde son propre point de vue, son intuition, son désenchantement aussi. En prenant notamment comme point d’accroche le travail emblématique de l’artiste new-yorkaise Taryn Simon, qui ne cesse d’interroger la réalité et la fiabilité de l’image, je souhaite poser la question de l’image fixe ou en mouvement comme témoin du réel, et attirer l’attention sur le caractère fantasmé et sublimé de la réalité. Ainsi, j’envisage amener les artistes à se pencher sur la question de la véracité photographique, au-delà de la trace documentaire et de l’enregistrement du réel. Il s’agit par cette proposition d’inviter les spectateurs à ne pas accepter sans critique le témoignage de la photographie.
Le projet s’organisera autour du thème De quoi l’image est-elle le nom ?, et proposera des expositions qui questionnent la subjectivité dans le langage photographique. Il portera un regard international en sélectionnant des artistes connus et reconnus de tous les continents, tout en privilégiant une ouverture vers la scène québécoise et canadienne, avec une attention particulière pour les pratiques émergentes.
Ami Barak - Commissaire invité
- Adel Abdessemed (France)
- Luis Arturo Aguirre (Mexique)
- Seung Woo Back (Corée)
- Yto Barrada (Maroc)
- Dora Budor (Croatie)
- Mircea Cantor (Romanie)
- Sara Cwynar (Canada)
- Samuel Fosso (Cameroun)
- LaToya Ruby Frazier (États-Unis)
- Pascal Grandmaison (Canada)
- David Hartt (Canada)
- Nelson Henricks (Canada)
- Camille Henrot (France)
- Risa Horowitz (Canada)
- Terrance Houle (Canada)
- Frédéric Lavoie (Canada)
- Micah Lexier (Canada)
- Hanna Liden (Suède)
- Liu Yue (Chine)
- Meryl McMaster (Canada)
- Boris Mitić (Serbie)
- Matan Mittwoch (Israël)
- Valérie Mréjen (France)
- Zanele Muholi (Afrique du Sud)
- Nadia Myre (Canada)
- Moshe Ninio (Israël)
- Melik Ohanian (France)
- J.D. ’Okhai Ojeikere (Nigéria)
- Joshua Petherick (Australie)
- Anne-Marie Proulx (Canada)
- Jayce Salloum (Canada)
- Erin Shirreff (Canada)
- Taryn Simon (États-Unis)
- Jonas St. Michael (Canada)
- Artie Vierkant (États-Unis)
- Kim Waldron (Canada)
- Jin-me Yoon (Canada)
- Akram Zaatari (Liban)