La 61^e édition du Salon de Montrouge est le pari d’une nouvelle direction artistique. La Ville de Montrouge a su, à travers son Salon de la jeune création, se positionner précocement et se forger une place de choix dans la cartographie de l’émergence. Sa primauté et son savoir-faire, développés au cours des années par différents acteurs, lui assurent une notoriété certaine qu’il nous a été essentiel de perpétuer. Il était donc primordial, pour nous, d’asseoir les valeurs défendues par le Salon de Montrouge depuis sa création, sans révolutionner ce qui a été mis en place par nos prédécesseurs. Tout en en renouvelant la forme, pour mieux saisir et toujours avancer la question de l’excellence.

Pour cette nouvelle édition, un comité de sélection, composé de professionnels de choix du monde de l’art, a su exprimer des partis pris d’exigence et de rigueur, guidés tant par la qualité des travaux que leur adéquation à l’histoire au présent. 60 artistes, autant de personnalités douées, seront à découvrir cette année, venus de France mais aussi de Belgique, du Brésil, de Chine, d’Espagne, d’Italie, d’Inde, d’Iran ou du Liban.

Un jury d’exception, présidé par Alfred Pacquement, décernera les trois prix qui couronneront les lauréats de l’édition 2016. Le principe d’exposition a, quant à lui, été repensé pour valoriser les dénominateurs communs entre les artistes, les accointances thématiques, les tendances de l’art en plein essor. Et cela, avec la volonté curatoriale de mieux lire les propos et démarches qui se dessinent, de mettre en dialogue les artistes et leurs productions pour tisser une cartographie de la scène émergente. En compagnie de deux scénographes de la nouvelle génération, Ramy Fischler et Vincent Le Bourdon, nous avons tenu à privilégier un parcours thématique, une immersion dans la diversité des propositions artistiques. Leur scénographie, discrète mais déterminante, aménage un environnement où les œuvres sont privilégiées et mises en exergue. La compartimentation modulaire disparaît au profit d’une mise en espace respectant les contraintes intrinsèques à chaque projet. À travers cinq chapitres thématiques – Chez moi, chez toi, chez les autres ; Raconte-moi la planète ; Ironie de l’histoire ; La Veille des formes ; Je t’aime moi non plus (à la folie, pas du tout) – nous avons souhaité souligner les émulations à l’œuvre ainsi que les obsessions esthétiques et conceptuelles chez cette nouvelle lignée d’artistes.

Nous avons aussi fait le pari de renouveler l’identité visuelle du Salon en invitant une jeune graphiste inspirée, Camille Baudelaire, à repenser et réaffirmer visuellement les enjeux et contours de ce dernier.

Enfin, car il s’agit de faire événement, nous avons décidé de célébrer, cette année, les 100 ans du Cabaret Voltaire à Zurich et la naissance du mouvement Dada. Plutôt que d’inviter un artiste confirmé, nous avons privilégié une mise en écho de nature différente. Ainsi, à travers le rappel de ce moment clé, nous avons voulu lier un passé, un instant de bascule à une histoire en marche, et témoigner des liens constants de chaque génération avec l’esprit dada. Esprit qui a modifié les pratiques et les imaginations et ne cesse d’agir sur la création actuelle. Une année de mutation, donc, sans révolution mais avec le désir de renouveler l’approche significative du Salon de Montrouge.

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